BD

Mon attrait pour la littérature et pour le dessin m'a poussé naturellement à m'intéresser à l'art très sous-estimé de la bande-dessinée.
C'est une voie artistique relativement valorisé en France, encore peu à l'étranger. Peu investi par les romans graphiques jusqu'au années 2000, il était dominé par le monde de la sci-fi, des geeks, des superhéros et du comico-machisme. Cela commence à changer.
Je n'ai rien contre tous ces genres, mais un petit souffle de changement n'a jamais fait de mal à personne.
Ces dernières années, je suis tombée sur des perles rares et des artistes hors-normes et fascinants, qui ont réussi à persévérer avec un style et des thèmes différents. Dotés d'un acharnement et d'un talent de dessinateurs invraisemblables, Julie Doucet, Moebius, Tardi, Dan Clowes sont devenus un peu mes héros. Certaines histoires ne pouvaient etre mieux racontées qu'au travers du dessin ; Maus, Fun Home, Persepolis. Et puis certains artistes nous séduisent sans condition de par leurs fantasmagories (Arthur Rackham, Edward Gorey, Maurice Sendak), ou leur sens de l'humour visuel, par une sorte d'ultra sensibilité miraculeuse (Sempé, Quentin Blake, Bill Waterson), ceux là parviennent, en quelques traits, à dire plus que les autres, en fins observateurs de la nature humaine. C'est un talent que j'ai fini par placer au dessus de tout en ce qui concerne l'art.
Les petits nouveaux (et surtout nouvelles) apportent maintenant un regard plus intime et personnel au paysage du roman graphique; Amanda Vahamaki, Joanna Hellgren, Julie Maroh. Au point qu'il semblerait que ces nouvelles publications rejoignent toutes les rangs de la biographie, genre très vendeur (Persepolis, David B., Julie Maroh, Joan Sfar).
Alors si vous ne saviez pas quoi m'offrir à Noel, maintenant il y a de quoi faire.



D-VOLUTION, Marie Le Men, mini comic 4 pages, 2010